Le soleil d'Hiroshima
Le 6 août 1945, à 8h15, explosa la première arme nucléaire en opération militaire. La guerre fait rage depuis ce matin du 7 décembre 1941, et il a fallu l’utilisation d’une arme terrible par deux fois, pour venir à bout de cette guerre. Le 9 août 1945, une deuxième bombe explosa sur Nagasaki. Le 15 août, l’empereur du Soleil Levant, Hiro Hito, déclara à la radio la capitulation japonaise.
Le développement sur le nucléaire commence avec les recherches de plusieurs scientifiques entre 1900 et 1930 : Einstein, les Joliot Curie, l’italien Fermi, le Hongrois Szilar… Si ces travaux sont passés du civil au militaire, c’est à cause de la menace nazie. Einstein, qui a fut le nazisme, est aux USA. Il écrit une lettre au président Roosevelt à l’été 1939, pour l’avertir que les Allemands travaillent sur l’atome, et pourraient en avoir une bombe de grande puissance jamais vu jusqu’alors.
Avec la guerre, le programme prend forme. Les bureaux étant installés à New York, le projet prend le nom de « Manhattan Projet ». De 1941 à 1945, deux milliards de dollars sont investis dans ce programme. La menace nazie se faisant, il était nécessaire d’avoir l’arme avant Hitler, au cas où l’armée allemande voudrait s ‘en servir...
- 8 mai 1945 : la guerre est finie en Europe. Les Allemands n’ont jamais eu le temps, les moyens de mener des recherches nucléaires, mais il reste encore un ennemi : le Japon.
- 16 juillet 1945 : désert du nouveau Mexique, Alamogordo, au point zéro vers 2h du matin. La première bombe atomique (projet Trinity) explose concluant le projet Manhattan. Les Etats unis ont l’arme suprême.
Pourquoi se servir de l’arme atomique ?
Les combats de mars à juillet 1945 entre Américains et Japonais sont terribles. Kamikaze et assauts désespérés montrent que les Japonais sont déterminés à ne pas se rendre. Les pertes en blessés et morts américaines font réfléchir l’état major US quant aux opérations futures : l’invasion du Japon. Les estimations de pertes font frémir (pas loin de un million de pertes sont prévues (blessés et morts) si l’opération COMET est lancée en octobre-novembre 1945).
Les crimes japonais font réfléchir aussi : mal traitance de population civile chinoise (30 000 morts civils à Nankin), esclavage des prisonniers de guerre. Les Japonais n’ont rien à envier aux Allemands.
Depuis 1940, les services secrets américains déchiffrent le code japonais. Ils savent qu’un groupe de militaires japonais veut la guerre jusqu’au bout. Mais ils connaissent aussi l’existence d’un groupe qui souhaite la fin de la guerre.
Autre élément : l’alliance avec l’URSS est une alliance de circonstance. Tous savent que le prochain ennemi sera Moscou. En juillet 1945, se tient la conférence de Posdam, qui règle les derniers points sur l’après guerre. On sent déjà la guerre froide poindre, l’Est s’efforçant de faire valoir ses droits sur les démocraties de l’Ouest. Harry Trumann (qui succède à Roosevelt mort en avril 1945), peut annoncer à Staline que les USA détiennent une arme importante. Staline fait mine de ne pas être surpris et « espère que les Américains utiliseront cette arme contre le Japon ». Par ses espions, Moscou est au courant de Trinity.
Les alliés lancent un ultimatum au Japon pour cesser les hostilités. Apres différences discutions, entre militaires et membres du gouvernement, les Japonais rejettent cet ultimatum. Les militaires sont jusqu’au-boutiste, et ne veulent pas baisser les armes. Ils pensent que la boucherie de l’invasion permettra au Japon de venir à la table de négociations en meilleure posture.
Trumann décide donc de lancer l’opération militaire.
Le largage
Depuis le premier semestre 1945, les Américains tiennent des îles dans le Pacifique qui leur permettent de bombarder le Japon : Tinian, les îles Mariannes, Saipan, Guam. Les opérations de bombardement détruisent les villes japonaises (faites surtout en bois) à l’aide de bombes conventionnelles et de bombes incendiaires. Malgré cette campagne pour détruire le moral et l’industrie japonaise, l’armée se prépare à l’invasion.
Depuis l’île de Tinian, décolle le B29 Enola Gay (nom de jeune de fille du pilote, le colonel Paul Tibbets) vers 2h50. Il a une liste de cibles selon la météo. Hiroshima est la première cible.
C’est une ville industrielle, portuaire et de garnison. C’est un objectif militaire, même si beaucoup de civils sont présents.
Vers 7h30, une alerte aérienne met les gens à l’abri : le B29 météo vient de passer et pourra annoncer à l’Enola Gay que sa cible n’est pas couverte par les nuages.
8h10 : deuxième alerte, un autre B29 survole la ville, c’est l’Enola Gay qui est à haute altitude. 8h14 : les trappes de la soute s’ouvrent et laissent tomber la bombe surnommée little boy. 45 secondes de chute vers une cible facilement identifiable : un pont en forme de T. La bombe explose à 500 m du sol à 8h15, dégageant une chaleur de plusieurs milliers de degrés, suivi d’un souffle qui va tout balayer sur des kilomètres.
Des gens sont brûlés vifs, d’autres pulvérisés (on a retrouvé l’ombre sur le sol d’une personne). Un nuage de fumée s’élève au dessus de la ville, en forme de champignon. Les survivants se retrouvent au milieu d’incendies et dans le noir. Hagards, cherchant à s’enfuir. Tout dans un rayon de 3-5 km est détruit. Plusieurs minutes plus tard, une pluie noire tombe, mélangée de cendre et fumée, et radioactive. Les gens en boivent et mouriront plus tard des effets radioactifs.
Bilan
Environ 75 000 personnes sont mortes du fait de l’explosion. 20 000 militaires meurent aussi instantanément. 14 000 personnes sont portées disparues et il y a plus de 68 000 blessés. Les rayonnement radioactifs feront monté les pertes à 200 000 dans les années 50.
La ville est ravagée à 60 %.
Malgré l’annonce de la destruction d’Hiroshima, les militaires japonais ne cèdent pas. Ils pensent que l’invasion aura lieu et que les troupes japonaises pourront montrer leur courage. Et faire reculer les USA.
9 août 1945 : le bombardier B29 « Bockscar » transportant la bombe au plutonium fat man largue la deuxième arme atomique. Sa cible principale, Kokura est couverte par les nuages.
L’objectif est donc Nagasaki. La bombe explose à 500 m du sol vers midi.
La ville est en une vallée, l’onde choc est donc plus violente qu’à Hiroshima. 10 km² de la ville est soufflé. Le bilan est de 70 000 morts et 25 000 blessés, en 1950 on comptera 150 000 morts. Des chiffres inférieurs aux pertes allemandes lors des grands bombardements en 1943-1945.
Le 15 août la guerre prend fin et le 2 septembre, le cuirassé Missouri mouille en baie de Tokyo. C’est là qu’est signé l’acte de capitulation.
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