Invasion de l'Europe
Overlord
Batterie de Longueville |
Revenir en Europe
L'idée de revenir sur le continent date de l'été 1940, en pleine débacle alliée. Winston Churchill, premier ministre britannique, demandait à ses services de réfléchir à un plan. Au vu de la force de l'armée allemande, le retour n'était pas pour tout de suite. Les services d'espionnage, les raids de commandos, servaient à tester les défenses allemandes.Avec l'entrée des Etats Unis dans la guerre en 1941, l'idée du retour prenait une dimension plus sérieuse. L'apport en troupes, en matériels des Etats Unis permettraient d'ouvrir un second front, tant réclamé par Staline.
Pourquoi la Normandie ?
Envahir l'Europe, oui, mais où ? Les Britanniques lançèrent un raid audacieux le 19 août 1942 sur Dieppe. Une attaque frontale contre un port était le but de l'opération, afin de tester les Allemands. Les troupes anglo-canadiennes s'en sortirent avec de lourdes pertes (1318 morts dont 900 Canadiens, 2000 prisonniers sur environ 6000 hommes engagés, dont 4600 Canadiens). Le raid fut un échec (sujet à polémique), mais riche en enseignement. La prise d'un port est nécessaire, mais l'attaque ne devait pas se faire de front.Pointe du Hoc |
Le nord-ouest de la France est donc l'objectif de l'invasion. Car situé non loin de l'Angleterre et aussi proche de la Ruhr, le bassin industriel allemand. Mais face au mur de l'Atlantique, où débarquer ? Le choix de la Normandie s'est fait d'après plusieurs conditions :
- couverture aérienne sur la zone,
- mur de l'Atlantique plus faible et pas fini,
- proximité de ports à capturer (Cherbourg, Le Havre, les ports de la côte normande),
- grandes plages de sable (alors que dans le Pas de Calais, les falaises limitaient les zones de débarquement),
- grande zone derrière les plages pour se déployer et effectuer des mouvements rapides.
La préparation
Mais en 1942, les alliés n'ont pas la maîtrise aérienne nécessaire, et les U-boots allemands (sous-marins) menacent toujours la voie d'approvisionnement entre les Etats-Unis et l'Angleterre. Deux grandes batailles ont lieu pour obtenir cette maîtrise : dans l'air et sur mer.Autre condition, perdre les Allemands dans un tas d'information pour les tromper sur le lieu du débarquement. Ce sera le plan Fortitude. Faux messages, faux renseignements, leurres en tout genre (chars en caoutchouc dans la campagne anglaise, durant le printemps 1944, pour tromper la reconnaissance aérienne allemande).
Question matériels, il faut tout l'effort des Etats-Unis, et dans une moindre mesure celle de l'industrie anglaise aussi, pour fabriquer :
- les navires (transports de troupes, barges de débarquement)
- les avions, les chars
- les munitions
Port en Bessin |
Pour approvisionner toutes ces troupes débarquées en France, deux ports artificiels sont prévus. L'un sur la plage d'Omaha Beach, l'autre sur la plage de Gold Beach (noms : Mulberry A pour les Américains, B pour les Britanniques). Pour amener l'essence, un pipeline sous-marin est prévu : Pipeline Under The Ocean (PLUTO). Ce pipeline est déroulé dans la mer et débouchait à Port en Bessin dans un premier temps.
Le Plan d'invasion
L'opération d'invasion de l'Europe se déroule, en résumé, comme suit :- Neptune : opération amphibie de débarquement sur la côte normande, avec consolidation de la tête de pont,
- une fois les troupes alliées bien implantées, foncer à travers la France vers l'Est (ne prenant les ports de Cherbourg, du Havre, de Brest),
- un second débarquement, au sud de la France, prévu pour prendre les troupes allemandes en tenaille (opération Anvil le 15 août 1944, en Provence),
- sur l'aile gauche, l'armée anglo-canadienne doit foncer vers la Belgique pour arriver sur la frontière allemande, appuyée sur sa droite par l'armée américaine,
- une fois entrée en territoire allemand, foncer sur la Ruhr et Berlin.
Pegasus Bridge |
Texte et photos : © Franck Berthelet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire