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01/06/2013

Mémoires 6 juin - épisode 2 : 6th British Airborne et ponts

Bénouville & Ranville

" coup de main " party

Pegaus Bridge
Pegasus Bridge, Bénouville, 2012

Sur le flanc gauche des alliés, les troupes avaient ordre de capturer et tenir des ponts, de détruire d'autres pont, et de défendre leur position.

Immortalisé par le film le Jour le plus long, la prise du pont montre les premiers soldats à se battre en France. Objectifs cruciaux pour le débarquement, tenir les ponts était périlleux face aux Allemands.

Richard Todd
Le jour le plus long, Richard Todd


Préparation et plan


Les hommes s'entrainent durement entre 1943 et le printemps 44. Durant ce printemps 1944, les exercices s'effectuent sur des répliques grandeurs natures des objectifs. 

La prise des ponts était importante : tenir le flanc du front allié contre toute attaque allemande. 

Début mai 1944, les officiers supérieurs des différentes unités sont mis au courant de leur mission. Pour cette opération, des commandos sont la solution. La mission  consiste à prendre et tenir deux ponts sur le Canal de Caen. Le Special Service Brigade qui débarque à Sword Beach est la relève des commandos.


6th Paratroop
Mapham J (Sgt) War Office official photographer


Le plan est audacieux et doit s'effectuer rapidement : surprendre les Allemands et défendre les ponts.

Le commandant de l'opération, Major Howard, préconise que trois planeurs atterrissent près du pont sur l'Orne. Les hommes s'entrainent durement. Les pilotes de planeur apprennent à se poser de nuit au plus près des objectifs. Les commandos s'entrainent à tirer, agir rapidement.

Major Howard
Major Howard

Troupes engagées

  • Commando Major Howard 6th Airlanding Brigade
  • 2nd Oxfordshire and Buckinghamshire Light Infantery D company
  • 6 planeurs horsa (3 pour Bénouville, 3 pour Ranville)
  • 1 planeur : 2 pilotes, 23 fantassins, 5 sapeurs du génie

Les premiers sur le sol français : Pegasus Bridge


Planeur Horsa
Halifax & Horsa, ww2db.com
 
Les troupes sont mises en alerte le 4 juin 1944, puis le soir du 5 juin commencent à embarquer. Depuis la base de Tarrant Rushton, les avions décollent à 22h56. Cap : plein sud sur la Normandie. 

A la verticale de Cabourg, les planeurs se détachent des avions qui les tirent. Puis ils obliquent vers l'ouest, vers les ponts. Jim Wallwork manœuvre son planeur 1, observe le canal, les arbres, le marécage comme sur le plan appris. Le planeur est lourdement chargé, il faut utiliser le parachute de freinage. Le risque est grand.


Jim Warllwork
Jim Warllwork - www.thetimes.co.uk


00h16
JIm Warllwork aligne le planeur, les roues touchent le sol, le planeur rebondit et les 3 roues sont arrachées. Le co-pilote Ainsworth détache le parachute, le planeur glisse sur ses patins et le nez s'écrase sur les barbelés. Ils sont à 60 mètres du pont.

Les deux pilotes sont éjectés à travers la verrière, les soldats sont tous tombés sur le sol du planeur. Le bruit a été entendu par une sentinelle, mais elle croit à une chute d'aile de bombardier touché par la FLAK.


Après quelques secondes, les commandos sortent du planeur. Silence total.

Horsa
Planeur Horsa, Musée Pegasus Bridge, Bénouville 2012


L'opération

" tenez jusqu'à ce qu'on vous relève "

Les premiers commandos sortent des planeurs, attaquent le bunker qui abrite une mitrailleuse. Les autres traversent le pont; Le second planeur arrive. Il casse son fuselage face à l'étang : un des hommes s'y noie, premier soldat allié tué. Les autres soldats rejoignent le Major Howard.

Une section part à l'attaque de la tranchée allemande, d'où partent des tirs. A 00h 18 le troisième planeur arrive et touche le sol à grands fracas. 

20 hommes prennent le pont d'assaut, et la sentinelle allemande part vers l'ouest pour donner l'alarme. Il est tué d'une balle de pistolet mitrailleur Sten.

Les hommes qui ont neutralisé le bunker filent vers le café Gondrée. Les sapeurs du génie coupent les fils des charges explosives du pont.

Carte Bénouville
Carte : atterrissage des différents planeurs à Bénouville


L'attaque est rapide. A l'autre bout du pont les Allemands essaient de se défendre. La plupart sont sans expérience, et filent se mettre à l'abri.

00h21 : les trois sections anglaises ont liquidé la résistance allemande du pont. Certains soldats allemands sont morts ou ont fui. Les autres sont encore dans les petits bunkers autour du pont. Il n'y aura pas de prisonniers. 

Le pont est contrôlé à 0h22. Le Major Howard installe son PC dans une tranchée située au nord ouest du pont.

Ces français à Pegasus Bridge

Deux sentinelles enrôlées de force par les Allemands sont mortes : Auguste Delaunay et Alexandre Sohier (silhouettes non identifiées dans la nuit) ont été tués. Louis Picot, le propriétaire du café, qui avait crier "VIve les Anglais" est abattu par une sentinelle allemande.

Ranville

Le planeur N°5 se pose dans un champ près du pont de Ranville. Aucune réaction allemande.  Les hommes sortent et se dirigent vers le pont. Mais ils ne sont pas les premiers sur l'objectif : le pilote s'est posé comme à l'exercice, les hommes du planeur 6 sont très près du pont. L'officier Lt Sweeney donne l'ordre de prendre le pont.

Carte Ranville
Carte : atterrissage des différents planeurs à Ranville


Le planeur N°4 s'est perdu 13 km plus à l'est de l'objectif. L'avion tracteur a bien reperé deux ponts mais il s'agit de ceux de Périers-En-Auge. Avec cette erreur de navigation, un réseau de résistance local est anéanti quelques semaines plus tard.

Les commandos prennent le pont sans un coup de feu. La liaison est établi avec le Major Howard pour rendre compte de la mission.

Les deux ponts sont tenus par les commandos. Le Major Howard est fier mais il a perdu ses trois chefs de section (deux morts et un blessé). Il envoie le message codé pour signaler la réussite de la prise des ponts : Ham and Jam (Ham pour Bénouville, Jam pour Ranville).

L'autre bonne nouvelle est que les charges explosives des ponts n'étaient pas installées.

L'attente

L'effet de surprise a joué et les Commandos s'attendent à des attaques. Deux blindés allemands de reconnaissance venus de Caen repartent suite au calme autour des ponts. 

3h du matin, un PZKfw IV (21ème Pz Division) progresse seul. Il est détruit par un coup d'arme antichar PIAT (le seul qui restait au commando, les autres sont détruits lors des atterrissages). 

Arme antichar PIAT
 
L'explosion du char indique qu'un combat se déroule pour les Allemands.

Plus tard, les Allemands contre-attaquent avec des blindés légers. 
Les Anglais tiennent bon ! De même un Me109 tente de détruire le pont (vers 10h) mais sans succès.

La relève


Au nord ouest des ponts, les débarquements ont lieu. A Sword Beach, la Special Service Brigade débarque. Vers midi, au son de la cornemuse ("Blue Bonnet Over The Border") de Bill Mill, les troupes approchent. 

Bill Millin
Bill Millin - www.telegraph.co.uk/


Un officier marchant en tête des troupes en pantalon de velours cotelé et chandail beige et armé d'un fusil de chasse s'excuse de "son léger retard". Howard et ses hommes sont fatigués par une nuit sans sommeil. Ils sont stupéfaits de cette rencontre. Cet officier n'est autre que : Lord Lovat.

Lord Lovat
Lord Lovat - viceversaleblog.blogspot.fr

 
Les premiers commandos de la S.S.B dépassent le pont de Bénouville, puis se postent aux abords du point d'où ils déclenchent un rideau fumigène pour sécuriser la relève. Ce sont des Français de la Troop 8 du Lieutenant Lofi.
 
Les Allemands sont pris en tenaille et se replient vers Caen. La jonction est réalisée à 12h 02 le 6 juin 1944 et les deux ponts sont remis intacts à la relève au prix de 2 tués et 14 blessés seulement. 

Pont Pegasus
Musée Pegasus Bridge : le pont
 
Le pont de Bénouville est entré dans la légende du D.Day. 

Documents


39-45 Magazine, Historica HS 28 La nuit des Paras
Juin 1944 Une vent de liberté
Ils étaient les premiers 

Et bien sur, le film A VOIR : Le Jour Le Plus Long

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